Perpétuer un fier héritage
Pour maintenir une entreprise en activité depuis 115 ans, cet héritage d’élevage familial repose sur une perspective positive, de nouvelles approches et la persévérance.
Les exploitants de quatrième génération, Lori Hallowell et son mari, Paul Johnson, ont diversifié leur entreprise de Palmyra, au Nebraska, ont ajouté de nouveaux équipements et technologies et ont réinventé et rafraîchi la génétique du bétail. Ils se concentrent sur leurs forces et sont prompts à tirer parti de l’expertise de spécialistes de confiance.
Paul et Lori se sont rencontrés en 1987 à l’Université de Nebraska-Lincoln. Paul, fils d’agriculteur de Mead, a passé son enfance à cultiver du maïs et du soja et à élever des porcs. Il a ensuite obtenu un diplôme en économie agricole. Lori, elle, a grandi entourée de bovins de boucherie. La ferme Hallowell dans le comté d’Otoe est la propriété familiale depuis ses arrière-grands-parents, en 1907. Le grand-père de Lori, Adin Hallowell, lui a donné deux vaches avant qu’elle n’apprenne à marcher. Ces vaches, ainsi que d’autres animaux issus du troupeau familial, sont devenues des projets 4-H et FFA, qui ont aidé à financer ses études collégiales en journalisme agricole.
« Nous avons tous les deux obtenu notre diplôme d’études collégiales alors que l’industrie agricole était encore sous le choc de la crise », explique Lori. Paul s’est tourné vers la gestion agricole et Lori s’est concentrée sur les relations publiques dans une agence de publicité. Vers 2010, le couple s’est aventuré dans l’élevage de bœuf en achetant quelques vaches Black Angus auprès d’un fournisseur de semences local. Ils ont incorporé leur entreprise, HJ Bar Ranch, en s’appuyant sur l’héritage du père de Lori, Allen Hallowell, son ranch et sa marque, AH Bar Ranch. Allen est à la retraite et conserve la propriété de certains bovins. Paul s’occupe de la majeure partie des tâches quotidiennes et Lori passe les soirées et les fins de semaines à l’aider.
« Nous sommes de véritables partenaires et nous comptons sur les forces de l’un et de l’autre, dit Lori. Pour Paul, c’est l’hémisphère gauche qui prévaut; il est axé sur les chiffres et possède de grandes compétences mécaniques. Pour moi, c’est l’hémisphère droit; je suis créative et j’utilise mes relations à long terme avec l’industrie agricole pour soutenir notre entreprise. »
Des mesures décisives
Au cours des deux dernières décennies, Lori et Paul ont ont effectué des tests génétiques sur l’ensemble de leur troupeau et ont consigné des données sur chaque animal. Ils peuvent facilement accéder à leur base de données à partir de leurs iPhones même lorsque qu’ils se trouvent dans les pâturages. Ils mesurent plus de 90 marqueurs génétiques et prennent leurs décisions en matière de constitution de troupeaux à partir de ces informations. La plupart du temps, ils se fient à l’insémination artificielle et à l’utilisation de taureaux de rattrapage dans le cadre de leur programme d’élevage. Tous les résultats visent à progresser dans l’amélioration du pedigree génétique de chaque animal, année après année. Leur troupeau commercial a été nommé Igenity Elite pour ses caractéristiques terminales et fait partie des premiers 25 % de tous les animaux testés par Igenity.
Ils prennent leur rôle de d’éleveurs de vaches et de veaux au sérieux et veulent transmettre un bon animal à la phase bovine suivante. « Nous suivons les protocoles éprouvés de l’industrie, y compris les pratiques d’assurance de la qualité du bœuf (Beef Quality Assurance, BQA) et utilisons les derniers produits et services de santé animale », explique Lori.
Tous les veaux HJ Bar Ranch sevrés sont préconditionnés pendant au moins 45 jours dans leur ranch. Les bouvillons sont vendus directement aux parcs d’engraissement. Les génisses sevrées passent à un centre de perfectionnement professionnel à Miller, au Nebraska, appelé Key Cattle Development. Les propriétaires sont des experts dans l’élevage d’excellentes génisses de remplacement. Cette pratique de gestion libère de l’espace dans les enclos et allège le travail de Paul et Lori. L’automne suivant, les génisses retournent au ranch pour mettre bas leurs premiers veaux, généralement en début février.
Il y a deux ans, les génisses de Paul et Lori ont vêlé pour la première fois au cours d’une semaine où les températures n’ont pas dépassé zéro degré Fahrenheit (-17° C). « Cinq génisses ont vêlé la nuit où la température a chuté à moins 35 degrés Fahrenheit (-37° C), raconte Lori. Je ne pensais pas pouvoir sauver tous les veaux, mais nous n’en avons pas perdu un seul. Notre réchauffeur de veau a fonctionné 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, cette semaine-là. Quand mon père m’a dit que ses vaches n’avaient jamais vêlé dans des conditions météorologiques aussi extrêmes, j’étais fière que Paul et moi ayons relevé le défi. Cependant, nous ne voulons plus jamais faire face à de telles conditions. »
Obstacles et défis
Comme dans d’autres régions du pays, le temps variable peut avoir des répercussions imprévues sur le ranch. La sécheresse a entraîné un manque d’eau de surface et d’eau souterraine, ce qui présente des problèmes considérables. Paul et Lori ont dû, par exemple, utiliser de vieux puits peu profonds creusés à la main pour obtenir de minces filets d’eau et les faire fonctionner avec des pompes alimentées par batterie 24 heures sur 24 pour donner à boire à une partie du bétail. L’eau doit souvent être transportée vers certains sites toute l’année, même à des températures inférieures au point de gel.
« Même s’il y a des terres labourables de culture en rangs et des acres en marge pour la production de fourrage et les pâturages, nous sommes confrontés à des pénuries d’aliments pour nos animaux, en raison, principalement, de précipitations inférieures à la moyenne, explique Paul. Nous achetons une partie du foin et nous nourrissons les bovins avec du grain de distillerie, un sous-produit d’une usine locale d’éthanol. Nous restons constamment sur nos gardes en raison du prix des produits de base en montagnes russes et la hausse des coûts des intrants. »
Manipulation du foin
Au HJ Bar Ranch, le facteur temps est essentiel pour la fabrication de foin de luzerne et d’herbe de qualité. Investir dans un équipement de qualité supérieure, combiné à la fiabilité d’un concessionnaire pour un service continu, rapporte des avantages considérables.
« Notre tracteur à chargement frontal New Holland T6.165 fonctionne bien dans des conditions difficiles et doit être prêt à partir, dit Paul. Cette machine nous aide vraiment à compléter les activités quotidiennes de cette opération. »
Directement aux consommateurs
La pandémie de la COVID-19 et la volonté des consommateurs de savoir d’où viennent les aliments qu'ils consomment ont incité Paul et Lori à commercialiser du bœuf élevé à la ferme, nourri au maïs et maturé. Ils vendent des coupes individuelles de bœuf inspectées par l’USDA à des clients principalement locaux. Retrouvez leur entreprise sur Facebook : HJ Bar Ranch.
Ils ont également un point de vente au détail sur l’une de leurs fermes et vendent dans un marché fermier local à Bennet. « Je pense que beaucoup de gens se demandent pourquoi nous le faisons, dit Paul. Ce que je préfère, c’est pouvoir aider l’industrie du bœuf en permettant aux consommateurs de comprendre le soin et la passion que nous mettons dans l’élevage. »
Zones de confort
La maison du couple est située à 13 miles (20 km) du cœur de l’exploitation bovine. Cela nécessite beaucoup de trajets, de jour comme de nuit. Pour alléger la contrainte de temps, il y a quatre ans, ils ont construit un pavillon-dortoir à seulement cinq minutes des principaux points de vêlage.
« C’est l’un de nos meilleurs investissements, affirme Lori. C’est un endroit sympa, dans le style de l’Ouest, où nous pouvons dormir, manger et prendre une douche pendant la période de vêlage. Il est fonctionnel, amusant et son atmosphère détendue en a fait l’endroit idéal pour se défouler avec des amis. C’est également pratique lorsqu’il faut surveiller des vaches qui vêlent toutes les heures et demie. »
La proximité, environ 25 miles (40 km), du campus agricole de l’Université du Nebraska est un autre avantage pour l’entreprise. Au deuxième semestre, ils embauchent souvent des étudiants pour les aider au vêlage et à nourrir le bétail.
« Ces jeunes nous en apprennent autant, voire plus, que nous ne leur apprenons. Et ils deviennent des amis pour la vie, explique Paul. Nous pouvons également compter sur quelques personnes formidables de la région pour aider au vêlage, au marquage et au traitement des veaux au moment du sevrage. Nous avons aussi de bons nutritionnistes, des techniciens de l’IA, des exploitants d’usines d’aliments pour animaux et des vétérinaires pour bovins. Nous espérons qu’un plus grand nombre de jeunes se lancera dans des pratiques vétérinaires pour gros animaux. C’est important. »
Les clients peuvent trouver HJ Bar Ranch sur Facebook pour commander du bœuf Black Angus génétiquement testé, élevé à la ferme et nourri au maïs.