Les raisins de la croissance

4 mars 2024
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Le parcours de Tara Beaver Coronado dans le monde de la viticulture n’a pas été un parcours conventionnel. Bien qu’ayant grandi dans une ferme du nord de la Californie où sa famille cultivait du maïs et de la luzerne, son parcours vers le métier d’agriculteur a emprunté un itinéraire sinueux.

« En grandissant, je ne m’imaginais pas devenir agricultrice, » affirme Tara. « Comme travailler avec les enfants me passionnait, j’ai fini par être nounou pour une famille incroyable. C’était une situation de rêve. »


Toutefois, l’attrait de la ferme et les joies de la vie rurale l’ont poussée à rentrer chez elle.

« J’en suis arrivée au point où je me suis demandé ce que je voulais faire de ma vie, » dit-elle. « Mon mari et moi nous fréquentions à l’époque, et notre relation commençait à devenir sérieuse. En 2015, j’ai fini par parler avec mes parents, j’ai quitté mon poste de nounou et je suis revenue pour aider mon père à la ferme. Mais même en revenant, j’ignorais que j’allais devenir agricultrice. La toute première année à la maison, j’ai suivi un programme appelé California Farm Academy. C’est alors que j’ai décidé de me consacrer à l’agriculture. »


Formation pour les agriculteurs débutants
Le programme California Farm Academy est un programme de l’organisation à but non lucratif Center for Land-based Learning. Il apporte aux agriculteurs débutants les connaissances, les compétences et les aptitudes commerciales nécessaires pour prospérer et développer leur activité. Durant un programme intensif de 7 mois, les étudiants suivent des cours donnés par des agriculteurs, des banquiers et des professionnels de l’agriculture, en plus de bénéficier d’une expérience pratique et des visites d’exploitation agricole. C’est dans le cadre de ce programme que Tara a élaboré son plan d'activités pour Beaver Vineyards.


Tara et son mari AJ se sont mariés en 2018, l’année même où Beaver Vineyards a planté ses premières vignes. Démarrer un vignoble à partir de zéro fut une entreprise ambitieuse car Tara n’avait aucune expérience pratique dans la viticulture.


« J’ai trouvé des gens pour me guider, et mes parents m’ont fait énormément confiance en me laissant utiliser 50 acres de leur terrain. J’avais besoin d’eux, » affirme-t-elle.

Déterminée à transformer sa vision en réalité, elle a plongé tête la première dans une étude illimitée du raisin, du sol et des aspects commerciaux de l’agriculture. Il y avait beaucoup à apprendre.


« Mon défi numéro un a été d’obtenir un contrat de vente de raisins et en même temps un prêt commercial. Les banques hésitent à vous prêter de l’argent sauf si elles savent que vous avez un contrat de vente de raisins. D’un autre côté, vous ne voulez pas signer un contrat de vente de raisins si vous n’êtes ensuite pas en mesure d’obtenir l’argent dont vous avez besoin, » dit-elle.


Vivant dans le delta du fleuve Sacramento, une region qui attirait de plus en plus les viticulteurs, Tara a commence à entretenir des relations avec les établissements vinicoles et les producteurs locaux.


Le premier établissement vinicole contacté par Tara n’était pas prêt à s’associer à de nouveaux producteurs. Le deuxième était plus prometteur. Il a indiqué à Tara les variétés qu’il voulait planter dans sa région et lui a proposé quelques options.


« J’ai rencontré des producteurs locaux expérimentés qui m’ont aidée à faire les bons choix, » dit-elle.


Conseils d’un mentor
Tara demande souvent conseil à Matt Manna, un viticulteur expérimenté qui est devenu une aide précieuse et digne de confiance. « Je m’adresse à Matt pour tout, » indique-t-elle. « Il m’a toujours orientée dans la bonne direction. J’ai la chance d’avoir un mentor tel que Matt car ma famille ignore tout du raisin. »


Sur les conseils de son mentor, Tara a négocié un contrat de 10 ans pour fournir des raisins Sauvignon Blanc à un établissement vinicole. « Nous avons passé en revue les avantages et les inconvénients de chaque variété, et j’ai opté pour Sauvignon Blanc car c’est une variété de vigne plus stable. Une autre option, Albariño, est un vin blanc un peu plus spécialisé. J’ai eu le sentiment qu’à l’avenir, une fois mon contrat terminé, le Sauvignon Blanc serait toujours un raisin populaire et qu’il serait facile d’obtenir un nouveau contrat ou de vendre n’importe quels excédents. »


Tara est réellement propriétaire. Avec 50 acres, elle affirme que posséder une moissonneuse de raisin n’est pas économiquement viable et donc sous-traite ce travail. Mais elle est présente sur le terrain la nuit entière durant toute la période de récolte du raisin, supervisant cette récolte et marquant les camions dont la citerne est remplie de raisin. Elle s’installe souvent dans la cabine de l’un de ses tracteurs viticoles à voie étroite New Holland, travaillant dans le vignoble ou ailleurs sur l’exploitation. « Je tonds et pulvérise toutes les mauvaises herbes, et je dépoussière une fois par semaine pendant la saison de croissance, » affirme-t-elle. « Je dépoussière chaque semaine pendant environ 10 semaines. »


Big Bleue et Little Bleue
Tara surnomme affectueusement ses tracteurs « Little Blue, » par opposition au surnom « Big Blue » des quatre grands tracteurs 4WD New Holland T9 Series que son père, Aaron Beaver, utilise dans son entreprise de nivellement de terrain. « Tous ses tracteurs-décapeuses sont des monstres, » dit Tara. « Ils sont énormes! J’ai un T4.105F et mon tout nouveau tracteur est un T4.110. J’ai deux petits tracteurs et il en a quatre gros.


Tara travaillait 50 heures par semaine pour son père, auxquelles s’ajoutaient les heures de travail viticole, mais cette situation changea avec l’essor de la production viticole. « Le vignoble est mon travail principal, et quand papa a besoin de moi, je l’aide, » affirme Tara.


Bien qu’elle ait travaillé aux côtés de son père, Tara ne prévoit pas de reprendre son activité de nivellement de terrain à son départ à la retraite. « Nous en avons vraiment discuté toutes les années où j’ai travaillé avec lui, mais je ne me vois tout simplement pas le faire, » dit-elle. « Mon père est un perfectionniste, contrairement à moi. Si je reprenais son activité, je pense qu’il ne prendrait jamais sa retraite car je ne ferais pas le travail exactement comme il le faut. Je ne le blâme pas. C’est son nom et sa réputation qui sont en jeu. Le nivellement de terrain ne m’attirant pas, je ne me vois pas reprendre cette activité. »


Aujourd’hui à sa quatrième saison de récolte, son travail à Beaver Vineyards se déroule bien. Tara et son mari ayant accueilli un fils, Waylon, en 2021, elle jongle à présent avec la maternité et ses responsabilités d’agricultrice. Elle s’emploie également à partager les joies et les tribulations de la vie à la ferme avec son public croissant sur les réseaux sociaux.


Alors que Beaver Vineyards continue de prospérer, l’avenir est prometteur.


« Ma récolte a été incroyable. La situation s’est améliorée d’année en année, » indique-t-elle. « Mais je suis maman maintenant, et je ne vois pas le vignoble s’agrandir. J’envisage de continuer à produire la meilleure récolte possible, en espérant embaucher un employé à temps plein pour consacrer du temps à ma famille. J’adore vivre à la ferme. C’est la vie que je veux pour mon fils. Je veux que Waylon puisse travailler la terre, collecter des œufs et cultiver un potager. C’est ce qu’il y a de mieux. J’ai grandi comme ça, et c’est ce que je veux pour lui. »


Les Réseaux Sociaux Rendent Les Agricultrices Autonomes
« Bonjour tout le monde! Je suis Tara, une agricultrice du nord de la Californie. Ce canal traite essentiellement de l’agriculture, mais pas toujours! Si vous voulez savoir à quoi ressemble la vie quotidienne à la ferme, pensez à vous abonner! »


Voici comment Tara Beaver Coronado présente ses vidéos sur les réseaux sociaux.

Grâce aux plateformes de réseaux sociaux, Tara et d’autres agricultrices peuvent partager les joies et les défis de la vie à la ferme via un contenu et des récits convaincants.


Issue de la génération Y, Tara a grandi dans la fascination des réseaux sociaux. « J’utilise les réseaux sociaux depuis le lycée. Quand je me suis finalement lancée dans l’agriculture, je me suis dit que c’est ce que j’allais partager sur les reseaux sociaux, » affirme-t-elle.


Avec un public de près de 40 000 abonnés sur Instagram, YouTube et Facebook, l’audience de Tara croît et se diversifie. « Ce public comprend des personnes de tous les âges, » dit- elle. « Des personnes sans aucun lien avec l’agriculture, des personnes qui pratiquent le homesteading et des agriculteurs en activité ou à la retraite. Comme je parle de ma vie de maman, de mes poulets et de l’agriculture, je touche à-peu-près tout le monde. »


Suivez Beaver Vineyards sur Instagram, « Au gré du vent dans les vignes, les poules chantent l’aube, » @TaraBeaverCoronado

 
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