Du GPS vers l’autonomie

31 mars 2025
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Jonathan Kinzenbaw a eu plusieurs casquettes au cours de sa carrière, tant sur l’exploitation qu’à l’extérieur. Il a notamment travaillé dans l’informatique pour une entreprise du Fortune 500, il a été consultant auprès d’agriculteurs sur l’utilisation de leurs données agronomiques et il possède aujourd’hui sa propre exploitation. Mais à chaque étape, il y a toujours eu une constante : la technologie.

Selon lui, ses différents postes et expériences variées lui ont permis d’être « à la pointe, mais pas à l’avant-garde » de l’intégration des technologies numériques pour l’agriculture de précision sur son exploitation de 2 000 acres à Indianola, dans l’Iowa. Lors du salon Farm Progress Show 2024, Jonathan a participé à une table ronde et a partagé ses expériences avec la technologie numérique pour l’agriculture de précision, et sur ce qu’il considère comme les possibilités réalistes pour l’avenir. Voici son point de vue.

Q :  Pouvez-vous partager votre première expérience de travail avec la technologie de précision dans la cabine de votre tracteur ou de votre moissonneuse-batteuse?

R :  J’ai grandi à Williamsburg, dans l’Iowa, et ma première expérience avec la technologie remonte probablement à l’adolescence, entre le début et le milieu des années 1990. Je me souviens que mon père avait un système basique de surveillance du rendement dans la cabine qui n’était pas branché à une sorte de GPS. Il enregistrait simplement des données (de rendement) et les affichait sur l’écran grâce à un capteur. C’était assez remarquable parce qu’on pouvait désormais voir les disparités sur le terrain au fur et à mesure qu’on le traversait. C’était le début, et bien sûr, il n’a pas fallu attendre très longtemps pour que des coordonnées GPS soient ajoutées. Jusqu’à la fin des années 2000, c’était la seule technologie que mon père utilisait. On ne faisait pas grand-chose avec les données de rendement, mais on les avait si on en avait besoin.

Dans une certaine mesure, j’ai adopté tardivement les systèmes d’auto-direction. J’ai grandi à une époque où les agriculteurs étaient fiers d’être capables de planter des rangées droites simplement en regardant de l’autre côté du champ. Mon père avait de grands champs dégagés. Puis j’ai déménagé dans la région Des Moines, qui est beaucoup plus vallonnée. On ne voit rien lorsqu’on regarde à travers champ, et les rangées n’étaient donc plus droites.

Q :  Qu’est-ce qui vous a fait changé d’avis pour passer d’un adopteur tardif des technologies à, selon vos propres mots, un agriculteur à la pointe?

R :  Il y avait un certain nombre de raisons pour lesquelles je souhaitais adopter l’agriculture de précision en utilisant les coordonnées GPS. Je voulais tester des intrants à taux variable avec ma nouvelle planteuse d’entraînement hydraulique, et on avait besoin d’un GPS pour le faire. On a donc installé l’auto-direction GPS sur ce tracteur. Une fois que j’ai réalisé le véritable avantage de l’auto-direction, on a alors eu tendance à adopter toutes les technologies qu’on pouvait. En quatre à cinq ans, on était passé entièrement au signal RTK complet. J’utilise des limites RTK et les cours d’eau pour tous mes arrêts.

Q :  Comment vos activités à l’extérieur de l’exploitation ont-elles eu un impact sur votre vision de la technologie numérique de précision et sa capacité à améliorer une exploitation?

R :  En 2008-2009, j’ai perdu mon emploi chez Principal Financial Group. Je travaillais dans le domaine informatique, et j’ai finalement trouvé un emploi chez Pioneer Seed et l’une de leurs filiales, MapShots. Je travaillais beaucoup avec des données de précision là-bas. On collectait les données de rendement des agriculteurs et les données de semis et on les regroupait pour produire des renseignements sur le rendement par variété. Et on a désormais franchi une autre étape. On avait des données de semis, des données de récoltes, des cartes de rendement, et on les superposait parfois avec des données LiDAR, ou le plus souvent avec des cartes des sols. On cherchait à déterminer comment établir non pas tant une carte de rendement parfaite avec uniquement des éléments identiques sur le terrain, mais comment on pouvait rendre notre carte de profit identique. Si on a des zones du champ qui ont un faible rendement, on réduit ce qu’on met dans ces zones et on plante davantage dans les zones cultivables pour que chaque acre soit également rentable. C’était un défi amusant, et j’ai vraiment apprécié.

Q :  Nous avons parlé de votre parcours d’adoption de la technologie de précision. Quelles ont été vos premières réflexions sur ce type de technologie?

R :  Je pense que j’étais en partie sceptique. On confiait un grand nombre de renseignements à un capteur électronique. J’ai tendance à être une personne à la pointe, mais pas à l’avant-garde. Souvent, à l’avant-garde, il y a encore tellement de choses qui n’ont pas encore été démontrées. On peut rapidement gaspiller beaucoup d’argent en essayant d’être à l’avant-garde. On préfère être à la pointe de la technologie. Lorsqu’on est à la pointe de la technologie, on est toujours prêt à adopter de nouvelles choses cool. Cela signifie simplement que la technologie a déjà été testée et éprouvée. Et on peut maintenant la mettre en œuvre et voir ce qu’on va en faire. Je pense donc qu’être sceptique n’était pas une mauvaise chose. Mais si je prends du recul et que je regarde une fonctionnalité comme la direction automatique, j’ai été époustouflé par les résultats. J’ai adopté l’auto-direction pour la première fois en 2012 et ça fait maintenant 12 ans que je l’utilise. Les résultats sont incroyables.

Q :  Vous dites que vous avez été époustouflé par la technologie d’agriculture de précision. Vous parlez des composants d’auto-direction, de l’accès aux données, de ce genre de choses?

R :  Je pense qu’on est enfin arrivés au point où on comprend comment intégrer toutes ces technologies. L’un des défis pour moi est que j’ai toujours eu une flotte d’opérations mixtes. Je n’ai jamais eu plus d’équipements New Holland que maintenant, mais soyons honnêtes, la plupart des agriculteurs ne peuvent pas se permettre d’échanger toute leur flotte contre des machines d’une seule marque. 

On utilise une variété d’équipements sur notre exploitation, et c’est intéressant de voir comment on peut les combiner. Je peux extraire les données de ma moissonneuse-batteuse New Holland et les transférer vers un programme tiers, les récupérer et obtenir des renseignements sur le rendement par variété. Lorsque je passe dans les champs et que je pense aux décisions importantes, assis dans ma moissonneuse-batteuse, je me dis : « Eh bien, le maïs a l’air très bon. Il a vraiment bien donné. » Je vais ensuite regarder à l’écran et je peux voir de quelle variété il s’agit. On imprime le nom dans son esprit, et quand on va acheter des semences pour l’année prochaine, on se souvient du nom de la variété. 

Lorsqu’on pense à tous les morceaux à assembler, il faut avoir de bonnes coordonnées GPS claires. Il faut avoir 
la capacité de gérer les flottes mixtes et être capable de travailler avec cette diversité. Il faut être en mesure de récupérer les données de variété de sa planteuse et de les transférer sur sa moissonneuse-batteuse. C’est juste fascinant pour moi de voir comment on est finalement arrivés au point où je fais beaucoup plus confiance à l’électronique qu’à mon instinct lorsque je me déplace sur un champ.

Q :  Pouvez-vous nous donner un exemple montrant comment une technologie de New Holland est mise à profit sur votre exploitation?

R :  J’applique des engrais à dose variable. Je peux définir une limite dans mon écran IntelliViewMC 12 et je peux conduire selon cette limite. Je sais que j’applique des engrais jusqu’à la clôture, mais je n’en applique pas sur le terrain voisin parce que lorsqu’on travaille sur 120 pieds de large, on connaît le nombre de dollars dépensés par seconde et on sait que les économies réalisées grâce à cette technologie vont très vite. L’utilisation d’arrêts pour s’assurer qu’on n’applique pas d’engrais en quantité excessive présente également un avantage environnemental.

Q :  Nous avons parlé du GPS, de l’auto-direction et de certains autres composants, mais y a-t-il des ajouts technologiques récents auxquels vous avez accès et dont vous aimeriez parler?

R :  Je pense que la technologie FieldOpsMC est vraiment intéressante, car on est passés d’un outil qui permettait simplement de jeter un coup d’œil à vos données et de savoir où se trouvaient vos tracteurs à une technologie qui permet d’analyser les données. J’ai un nouveau tracteur T7.300 New Holland et une moissonneuse-batteuse CR8.90 New Holland. Ces deux machines peuvent être connectées sur l’application FieldOps. Je peux saisir mes données automatiquement et je peux ensuite les utiliser et avoir ce flux de données. Par exemple, il me suffit d’ouvrir l’application sur mon téléphone la nuit et voir ce qui a été fait et s’il y a eu des erreurs ou quoi que ce soit à rattraper. Si le tracteur affiche un code d’erreur, ce sera noté sur l’application FieldOps. Voilà quelques-unes des technologies que nous avons adoptées.

Une autre chose qui va faire une différence est d’intégrer le guidage. Je pense que ce sera monnaie courante d’ici un an ou deux. Vous le savez peut-être, mais lorsqu’une planteuse qui tire un tracteur à travers le champ arrive sur une colline, elle dérivera légèrement. Même si elle se trouve sur votre ligne de guidage avec le tracteur, cette planteuse tend à dériver naturellement. Ce type de technologie sait où se trouve le tracteur, mais un récepteur d’outil est également placé sur la planteuse, de sorte qu’il peut créer des lignes de guidage que la planteuse et le tracteur suivent directement à travers le champ. Mon employé chargé de la pulvérisation peut ensuite traverser le champ avec son pulvérisateur et appliquer une pulvérisation parfaite. Je pense qu’avoir la possibilité d’intégrer ces lignes de guidage et de les transférer d’une machine à une autre, de traverser les champs, puis de partager toutes ces données sur le cloud via une plate-forme comme FieldOps, est au cœur de la prochaine phase de la technologie.

Q :  La prochaine question porte sur l’avenir. Nous parlons desujets comme le travail du sol autonome et la technologie sans conducteur. Que pensez-vous de certaines des nouvelles technologies qui se profilent à l’horizon? Où pensez-vous qu’elles pourraient s’intégrer sur votre exploitation?

R :  Je pense que l’autonomie est une chose fascinante, mais il faut marcher avant de courir. Je pense que l’autonomie dans sa forme la plus complète n’est pas encore possible, si on imagine des employés qui restent assis dans leur bureau et laissent leurs tracteurs travailler dans les champs. Ça n’arrivera pas avant au moins 10 ans. Mais on voit beaucoup de choses qui feront passer l’autonomie au niveau supérieur. Par exemple, l’automatisation des chariots à grains est l’un des domaines où la technologie commence à se manifester. Je pense que les possibilités sont très grandes dans ces domaines. 

Selon moi, l’autonomie ne va pas me forcer à congédier les personnes qui travaillent sur mon exploitation. Je peux faire appel à un employé très qualifié et lui demander d’effectuer une tâche plus importante que de conduire un chariot à grain à travers les champs, comme travailler dans le semi et transporter du grain. Je pense qu’il faut en grande partie être capable de repenser la façon dont on mobilise nos équipes.

Q :  Quels sont certains des facteurs qui vont guider votre prise de décisions à l’arrivée de nouvelles technologies sur le marché? 

R :  J’ai vraiment hâte de voir les avantages de l’autonomie. L’un des défis auxquels je suis confronté en ce moment concerne les prix des produits de base. Il faut évaluer soigneusement chaque décision financière qu’on prend. Mais il faut parfois faire des compromis, car certains éléments peuvent valoir la peine d’être mis en œuvre pour améliorer le résultat net. 

Notre concessionnaire New Holland, Kruseman Implement, à Sully dans l’Iowa, collabore avec nous pour nous ternir informés des nouvelles technologies et fonctionnalités. Le fait de pouvoir compter sur un excellent concessionnaire comme lui nous a souvent aidés à rester sur le bon chemin quand les choses se corsaient.

Pour rester dans la course, il faut être prêt à essayer des choses. Je connais beaucoup d’agriculteurs qui sont coincés dans les années 1990 et ils pourraient être prêts à envisager l’intégration de l’auto-direction sur leur tracteur, mais c’est à peu près tout. Si on veut s’investir sérieusement dans l’agriculture et développer ses activités, il faut être ouvert à toutes ces technologies.
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